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Star Trekk' x Noise : La semaine du développement durable

Ces 3 marcheurs qui nous inspirent...

Enfermés depuis 3 semaines, vous avez besoin d’un grand bol d’air ? Nous vous proposons de lire, écouter, regarder 3 trekkeurs / aventuriers qui nous ont inspirés.

John Muir, pionnier de l’écologie

Il aurait pu être le Trump du XIXème siècle ou l’Edison avant son heure mais lui dit qu’il a choisi d’être vagabond. Rajoutez à cela qu’il fut botaniste, géologue, alpiniste et philosophe et vous obtiendrez peut-être une courte idée de qui était John Muir : un fervent défenseur de la nature. Comment passe-t-on d’être prédisposé à être millionnaire ou industriel à être un vagabond?

Si dans sa jeunesse il travaille dans la ferme de son père protestant et plus tard dans une usine, un accident le rend brutalement aveugle pendant 15 jours. Il découvre alors un profond ressentiment à ne pas avoir ouvert les yeux sur le monde.

A sa guérison son premier élan tracera tout le reste de son existence : il part explorer la vallée du Yosemite en Californie en 1867.

Au gré des années il obtient légitimité auprès de la communauté scientifique contemporaine, notamment en prouvant l’existence présumée d’un glacier vivant dans la vallée. Il publie de nombreux articles sur la préservation des parcs, et, déjà, il établit un paradoxe qu’il nous serait intéressant de relire à la lumière de l’actualité:

La révolution industrielle a détourné les hommes de la terre pour les coaguler dans les villes. Or un homme déraciné ce n’est plus un homme.

Malgré cette difficulté, il entrevoit la possibilité de renouer avec l’environnement. Les hommes ont besoin de se ressourcer, en un oxymore : d’aller chercher d’où ils viennent. Son combat sera donc de protéger ces ressources qui nous sont nécessaires. A sa volonté, il associe l’action. Il convainc Theodore Roosevelt de le suivre, marcher et bivouaquer pendant quelques jours avec lui. Il n’en fallut pas davantage pour que le président décide de faire de ce parc un parc fédéral. Plus tard, il fonde sa propre ONG, l’une des plus anciennes encore en activité et très influente aux Etats-Unis : le Sierra Club. Depuis, cette association défend la pertinence d’une politique écologique.

Ce qu’il faut retenir de ce personnage c’est probablement à quel point l’observation et le contact de la nature ont parfois été bouleversants mais surtout chargés d’enseignements. Quelque chose nous dit qu’aujourd’hui et demain, il ne faut pas cesser de s’en imprégner pour mieux comprendre la cause écologique.

L’histoire complète à retrouver avec Alexis Jenni c’est par ici.

Alexandre Poussin : en harmonie avec l’écosystème

Ecrivain, voyageur, réalisateur de documentaires, Alexandre Poussin est avant tout un aventurier. Tour du monde à bicyclette, traversées respectives de l’Himalaya (6000 km) puis de l’Afrique (14 000 km) avant de faire le tour de Madagascar en famille supporté par des Zébus pendant 4 ans, toutes ces expériences lui donnent une certaine légitimité quand il s’agit de parler de trekking.

Sans trop en faire la pub, sa manière de concevoir le voyage et le trekking est pourtant sûrement celle qui se rapproche le plus de la définition de l’écologie. Au plus proche de l’écosystème, il privilégie de dormir dans la nature ou chez les locaux. Sa femme et lui ont ainsi pu rencontrer plus de 1200 familles lors de leur traversée de l’Afrique. Un mode de voyage qui leur a permis une découverte plus authentique des pays traversés.

Mais plus encore que l’aspect purement logistique de la marche, Poussin insiste sur l’importance de la contemplation, sur la beauté de la lenteur. C’est d’ailleurs pour cela qu’il privilégie la marche à d’autres moyens de transport. Malgré l’absence de confort, il trouve cette vie de trekkeur plus simple et légère que notre vie en société, ce qui ne l’empêche pas pour autant d’apprécier le retour en France. Il loue ainsi notre “contrat social”, si utile et bénéfique à la différence de pays comme Madagascar.

Pour mieux découvrir ce personnage atypique, nous vous recommandons Marche Avant, un livre semi-autobiographique qui vous permettra de profiter de ses conseils et expériences sur le voyage et la société en général.

Sylvain Tesson : l’importance de la contemplation

Partenaire d’Alexandre Poussin lors de son tour du monde à bicyclette et de sa traversée à vélo, Sylvain Tesson est un écrivain et voyageur. Plus solitaire que son ami d’enfance, il est aussi plus célèbre notamment grâce à ses succès littéraires, Dans les forêts de Sibérie, ou encore la Panthère des Neiges.

Comme son ancien partenaire, il aime la contemplation et aime marcher pour apprécier la lenteur de la nature, qu’il oppose à la vitesse de la société.

“J'avais appris que la patience était une vertu suprême, la plus élégante et la plus oubliée. Elle aidait à aimer le monde avant de prétendre le transformer.”

On peut retenir de son approche une vision de la marche et du voyage dans un profond respect de la nature essayant de se fondre le plus possible dans le décor afin de retrouver le caractère authentique, celui qui préexistait à la société moderne. La marche, le voyage seraient donc avant tout un état d’esprit indissociable du respect de la nature. Loin du militantisme agaçant, Tesson préfère passer par la poésie et les remarques philosophiques pour défendre son point de vue d’une marche plus durable, ce qu’il réalise à merveille dans La Panthère des Neiges.